Ofer JOSEF est né en 1965 à Tel Aviv, en Israël.
En France, il devient à dix-sept ans le plus jeune élève à intégrer l’école des Beaux-Arts de Paris. Il a ensuite vécu une douzaine d’années en Amazonie, dont trois ans sur les bords du Rio Negro, un peu isolé des hommes et un peu plus rapproché des animaux qu’il affectionne davantage.
Depuis, il continue à créer ses visions et à leur donner vie sur papier.
Ofer JOSEF rêve continuellement ; il nourrit la pointe de sa plume grâce à un imaginaire débordant où il croise mille créatures qu’il vient nous présenter sous la forme de la création d’images surprenantes et sombrement lumineuses. Dans les sous-sols très nuancés et contrastés de l’artiste, notre esprit, curieux et attentif, se perd dans les méandres de l’effroi et du cauchemar. L’on ne ressort pas indemne d’une petite visite dans son monde : il nous plonge dans des réflexions oubliées, remises à plus tard ou volontairement mises de côté. Pourtant, dans cet univers où Baudelaire côtoie Goya, Redon, Kollwitz ou encore Rops, il demeure une pointe de clarté. Dans l’usage de ses tons clairs, c’est à nous de la trouver, petite lumière d’espoir sur un tableau noir.
Violence et vanité : le romantisme noir d’Ofer Josef
Terry van Druten, Conservateur de la Collection d’Art, Musée Teyler, Haarlem, Pays-Bas
Une énorme baleine repose sur une grande table de banquet. Cependant qu’un jet d’eau jaillit encore de son évent, la cage thoracique de l’animal a déjà été dépecée par de nombreuses petites figures. Elles grimpent sur la dépouille de la bête comme les Lilliputiens sur le corps entravé de Gulliver. Leur petite taille contraste plus intensément encore que le couteau et la fourche sont plus grands que nature, piqués à l’arrière de la baleine et pris entre les serres de deux amples vautours.
Tu contiens la nuit férocement
Eteins tout sentiment incomplet
Et supplées à la lumière par excès
Pure défaillance d’ombres trop pressées.